Coronavirus et travail. Quelles conséquences sur les métiers ?

France Stratégie a publié fin avril une étude examinant les conséquences de la crise sanitaire sur les conditions de vie et de travail, et les vulnérabilités qu’elle renforce ou a fait apparaître. Coronavirus et travail : analyse.

L’institution classe ainsi les métiers en cinq catégories :

  • Les métiers « vulnérables depuis toujours » (4,2 millions de travailleurs) : ce sont des artisans ou ouvriers de l’industrie et du bâtiment, qui cumulent statut souvent précaire (20 % sont en CDD ou en intérim), revenus faibles et conditions de travail difficiles. Ils ne peuvent pas travailler à distance et la crise du Covid-19 les expose à un risque économique important (licenciement si leur entreprise est en difficulté ou perte de revenus lorsqu’ils sont au chômage partiel).
coronavirus et travail

Les professionnels de la grande distribution font partie de ceux les plus exposés. Photo : Unsplash

  • 4,3 millions de travailleurs sont des « nouveaux vulnérables » : leur activité est ralentie ou à l’arrêt du fait de la pandémie. Ils sont en contact avec le public (transport, hôtellerie-restauration, services à la personne, culture…) et leur statut est fragile (un tiers sont intermittents ou indépendants). La crise les expose donc à un risque économique, leur activité ne pouvant s’exercer à distance, qui s’ajoute à l’incertitude sur leur avenir.

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  • Les professionnels « sur le front » sont plus de 10 millions. Ils travaillent dans la santé, l’éducation, la propreté, la distribution alimentaire, etc. Leur vulnérabilité est avant tout d’ordre sanitaire, car les trois quarts sont en contact avec le public. Ces professions, très féminisées, sont mal rémunérées, et exposées à des risques d’intensification du travail.
  • Les télétravailleurs forment le quatrième groupe. Ils sont près de 4 millions, exposés à un risque d’hyper-connectivité. Ce sont généralement des cadres, soumis d’ordinaire à une forte intensité au travail, et confrontés dans la crise à une plus grande charge mentale, ainsi qu’à des difficultés de conciliation avec leur vie familiale.
  • Cinquième groupe : les professions intermédiaires ou employés qualifiés (4 millions d’emplois), généralement en activité partielle. Protégés du chômage à court terme, ils n’en risquent pas moins d’être éloignés de la sphère professionnelle et désocialisés du fait de leur inéligibilité au télétravail. On les trouve notamment dans les fonctions support ou le management intermédiaire, très dépendants des collectifs de travail.

 

Élodie Sarfati
À savoir égal
Agence de digital learning en social-RH