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Le groupe de travail piloté par la DGEFP* s’est tenu fin février pour lancer la mission d’établissement d’une liste de compétences et de certifications correspondant aux compétences développées par les représentants du personnel et les militants syndicaux.
Quatre des cinq principales organisations syndicales et une seule organisation patronale étaient représentées à cette réunion de lancement : la CGT, Force ouvrière (FO), la CFE-CGC, la CFDT et la CPME. L’objectif est bien sûr que tous les partenaires sociaux contribuent à ce chantier. Voici les premières réactions des participants.
« Pas question de créer une certification de militant syndical »
Philippe Detrez, secrétaire confédéral CGT, président de l’Iréo, institut régional d’éducation ouvrière
« Il est d’abord ressorti clairement qu’il n’était pas question de créer une ‘’certification de militant syndical’’. Nous sommes tombés d’accord sur le besoin de travailler sur les compétences transverses des militants et surtout de ne pas s’enfermer dans des compétences pré-définies en raccordant par exemple systématiquement les savoir-faire du délégué du personnel ou du secrétaire de CE à des fonctions de gestion des ressources humaines ; ou bien le mandat de membre de CHSCT à un poste d’intervenant en prévention des risques professionnels (IPRP).
En s’appuyant sur la base de travail que représente le Mandascop, l’important est d’établir des blocs de compétences beaucoup plus larges pour ouvrir d’autres perspectives aux militants.
La première étape de travail, qui nous est demandé, est de dégager pour chacun et notre propre organisation syndicale, les spécificités de nos mandats de représentation du personnel et de militants. En effet, sur le terrain, d’une organisation à l’autre, la définition des missions d’un délégué syndical d’unité départementale par exemple ne recouvre pas forcément exactement les mêmes compétences.
Nous avons décidé pour commencer de cibler deux mandats très largement partagés : le délégué du personnel et le délégué syndical.
Une fois les auditions passées en mars sur ces mandats, nous déterminerons le niveau d’exigence à établir pour obtenir une ou plusieurs certifications, à créer ou à modifier s’il existe déjà un équivalent. »
« Le but est d’intégrer un référentiel de compétences dans des certifications »
« Il s’agissait d’une première réunion de lancement, avec une discussion très ouverte qui s’appuyait sur un schéma de travail proposé par la DGEFP. Chacun des participants a pu s’exprimer. Beaucoup d’éléments ont été apportés mais au final, nous sommes parvenus à un consensus : le but n’étant pas de créer une certification syndicale, mais bien d’intégrer un référentiel de compétences dans des certifications, autant que possible déjà existantes. Il existe par exemple dans la branche de la chimie une CQP (certificat de qualification professionnelle) d’animateur d’équipe qui correspond en de nombreux points aux compétences développées par un animateur d’unité syndicale.
L’intérêt est de permettre aux militants de s’engager dans un parcours professionnel. C’est là que la notion de blocs de compétences prend tout son sens. Le salarié pourra ainsi faire un bilan de compétences, auquel il pourra intégrer son expérience militante et réclamer une formation complémentaire correspondante à ses acquis.
Notre groupe de travail est en quelque sorte un comité de pilotage et les auditions se dérouleront auprès des personnes les plus concernées dans nos organisations syndicales respectives.
Il a été évoqué également que la question et les résultats des travaux pourraient dépasser le cadre de la DGEFP et que le débat pourrait être ouvert aux autres ministères. »
Propos recueillis par Philippine Arnal-Roux
*DGEFP : délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle, du Ministère de l’emploi, du travail et de la formation professionnelle.
A lire :
Compétences des IRP. Les syndicats auditionnés en mars
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