Émilie Cantrin est l’exemple même de la militante syndicale qui a progressé dans ses compétences, grâce à son activité syndicale et à la formation, beaucoup plus que par son activité professionnelle.
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Si Émilie Cantrin devait revenir en poste à Pôle emploi après plusieurs années détachée à 100 % pour la CGT, elle ne serait plus conseillère, mais plutôt chargée de mission, puisque le concours interne de manager qu’elle a passé haut la main en 2014 lui donne accès à ce statut. La militante qui s’est spécialisée dans les questions d’emploi et de formation a bien compris qu’il était important de préparer « l’après-mandat ». Elle siège aujourd’hui au Ceser Paca (le conseil économique et social régional). A ce titre, elle cumule deux autres mandats : membre du bureau du Crefop (Comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles) et présidente de la commission Emploi et développement économique au Ceser Paca, le tout depuis l’été 2014. « Quand on est militant, pour son avenir, il vaut mieux rester dans un domaine proche de son activité d’origine » précise-t-elle. Même si elle a du mal à se projeter dans cinq ans, Émilie Cantrin sait que l’activité militante qui l’occupe à présent à 100 % lui servira demain, à la fin de ses mandats, quand il sera temps de se reconvertir ou de reprendre un poste de travail. C’est dans cette optique qu’elle continue de se former en permanence.
Être militant est une compétence en soi
La conseillère Pôle emploi n’est en effet pas du genre à se reposer sur ses lauriers : après avoir réalisé son bilan de compétences en 2011, elle a suivi, avec les 120 heures de son Dif, des cours à Sciences Po pour obtenir le certificat « gestion des conflits et médiation ». Elle se met ensuite à préparer le concours interne de manager de Pôle emploi. « Je l’ai réussi brillamment bien plus grâce à mon activité syndicale que par mon activité professionnelle » dit-elle sans malice ni vantardise, simplement pour prouver qu’être militant est une compétence en soi. Aujourd’hui, Émilie poursuit son parcours et compte bien compléter la partie « diplôme » de son CV en préparant un autre concours de la Fonction publique.
Les militants ont soif de reconnaissance
« La formation, même si on a le sentiment qu’elle n’est pas utile immédiatement, on en garde toujours des bénéfices. Les syndicalistes se plaignent beaucoup : que leur activité leur prend du temps, que c’est usant, etc. Mais notre position est unique, elle nous permet de faire des rencontres que nous n’aurions jamais faites et de suivre des formations auxquelles nous n’aurions jamais eu accès. Je n’hésite pas à dire que je me réalise beaucoup plus dans mon activité militante que dans mon activité professionnelle. Je suis vraiment surprise de la sous-utilisation de la VAE, alors que les militants ont vraiment soif de reconnaissance. »
Philippine Arnal-Roux
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