Élections TPE 2021. Une abstention record pour le 3e scrutin consécutif

Sommaire

Avec un taux de participation de 5,44 %, soit 265 762 salariés et salariées de très petites entreprises et à domicile, pour ses élections TPE 2021, c’est un record d’abstention qui a été atteint.

 

élections tpe 2021

Les élections TPE 2021 auront brillé à nouveau par un taux d’abstention record.

Malgré les multiples reports de l’élection TPE en raison de la crise sanitaire, l’attention n’a pas été attirée en 2021 sur cet événement qui intervient tous les quatre ans et qui détermine pourtant le niveau de représentativité des organisations syndicales au niveau national, interprofessionnel, professionnel et régional. Les résultats participent par conséquent à la désignation des conseillers  prud’hommes et des représentants dans les CPRI, les commissions paritaires régionales interprofessionnelles créées par la Loi Rebsamen et en fonction depuis juillet 2017. Les CPRIA, A pour artisanales, sont les commissions qui couvrent le secteur de l’artisanat, créées antérieurement aux CPRI.

 

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A lire : Que sont les CPRI ?

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Ce sont donc près de 20 % des salariés français, soit cinq millions de personnes qui travaillent dans deux millions de très petites entreprises et d’employés à domicile, qui n’ont ni représentants dans leur entreprise, ni comité social et économique, qui étaient appelés à voter du 22 mars au 6 avril 2021 pour se désigner leurs représentants afin de défendre leurs intérêts et d’être conseillés. Malgré l’enjeu, si la CGT a conforté sa première place, c’est bien l’abstention qui est sortie victorieuse, ce qui, pour certains, remettrait en cause la légitimité même du scrutin.

 

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Pourquoi un tel désintérêt pour les élections TPE ?

La crise sanitaire, qui a obligé l’Etat à repousser plusieurs fois la tenue de l’élection TPE, est sans doute grandement en cause dans ce taux d’abstention de 5,44 %, contre 7,35 % en 2016 et 10,4 % en 2013.

Les experts du syndicalisme désignent une élection impersonnelle, sans représentants désignés, puisqu’il faut voter pour un sigle et non pour un candidat. D’autre part, les syndicats, la plupart du temps, concentrés sur les enjeux électoraux au niveau des grandes entreprises et des branches, ont encore beaucoup de marge de manœuvre pour adapter les négociations et le résultat de ces négociations aux besoins des professions présentent dans les très petites entreprises.

Il faut dire que l’effort à fournir est important pour aller toucher ‘’seulement’’ cinq millions de salariés éparpillés dans deux millions d’entreprises partout en France.

Dans les pistes d’amélioration, on parle côté CFDT de désigner de vrais candidats pour donner un peu de « chair » à l’élection ou encore, côté CGT, de regrouper la période du scrutin en un moment commun à tout le salariat, ce qui en ferait un moment national de vote*. D’autres suggèrent… de supprimer ces élections, décriées depuis leur premier scrutin en 2013 pour leur coût important d’organisation.

 

 

Les résultats des élections TPE 2021

  1. CGT : 26,3 %
  2. CFDT : 16,4 %
  3. Unsa : 15,8 %
  4. FO : 13,8 %

 

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Comment les syndicats de salariés et patronaux se mobilisent pour répondre aux besoins des TPE

Dans un webinaire dédié aux actions des commissions régionales interprofessionnelles et des branches pour accompagner et s’adapter aux très petites entreprises, le site Miroir Social décrit plusieurs projets menés par les CPRIA, les CPRI et leurs membres, représentants à parité d’organisations syndicales et patronales, malgré le manque de moyens.
Le rôle de ces représentants de proximité est de prévenir les conflits dans des entreprises où les relations entre patron et salariés sont particulières, souvent avec beaucoup d’affect.
La santé au travail et la pénibilité sont des champs dans lesquels les CPRI sont aussi susceptibles d’intervenir, régulièrement accompagnées de l’Aract, agence régionale d’amélioration des conditions de travail.

 

Inverser le rapport de force grandes et petites entreprises

De leur côté les branches tentent de s’adapter aux spécificités des TPE en créant parfois des commissions dédiées afin de réguler le pouvoir d’influence des grandes entreprises sur la branche. Mais il n’est pas facile de rééquilibrer un tel rapport de forces. C’est pourtant arrivé dans la branche des métiers de bouche où les « petits ont imposé une revalorisation salariale » a témoigné Michel Braquet, représentant Unsa dans les branches du commerce et des services.

Témoignages à lire et à écouter en replay sur le site de Miroir Social

 

 

*Sources : Ouest-France
Miroir Social
Site officiel Élections TPE du ministère du travail